Témoignages

Témoignage 1
Ceci est un témoignage d'un certain Salim Boualak :

Mon voisin a commencé ses travaux depuis déjà trois mois, et je trouve que les nuisances sonores produites à cause de cela sont vraiment dérangeante. Les travaux commencent chaque matin à 9h00 tapante, et les bruits des marteaux ou de je ne sais quels outils me réveille et causent les pleurs de mon enfant de 11 mois qui devient ensuite ingérable. Cela dure jusqu'à 16h30 chaque jour sauf les week-ends. Sans compter que je vis à deux minutes d'une autoroute assez fréquentée, cela nuit fortement à mon confort personnel. C'est vraiment désagréable ! Je suis donc bel et bien dans une situation de pollution sonore.

Témoignage 2
Bonjour, je m'appelle Amir, j'ai 23 ans et je souffre d'hyperacousie sévère accompagnée d'acouphènes bilatéraux pulsatiles.

A l'âge de 17 ans, je jouais intensément de la guitare électrique dans un groupe métal et j'assistais à de nombreux concerts. Suite à un festival à Dours, mes oreilles se sont mises à siffler pour ne plus jamais s'arrêter. Depuis - je ne vais pas y aller par quatre chemins - je ne me vois aucun avenir.
Je suis en deuxième année d'école de cinéma et je me dis sans arrêt que je n'y arriverai jamais, car c'est un milieu très stressant et bruyant. Je n'arrive plus à me concentrer et je suis torturé par des maux de tête permanents, douleurs à la nuque et, cerise sur le gâteau, pressions dans les tympans, comme si mes oreilles étaient constamment bouchées. De plus, je fais mes études à Bruxelles, et je pleure en me levant à l'idée d'affronter les grincements métalliques des trams sur leurs rails.
Sur chaque moment de répit plane cette souffrance qui semble inexorable (je pense que c'est un des fléaux les plus insidieux qui vont frapper notre nouvelle génération). En clair, je suis révolté. Révolté contre moi-même, pour ne pas m'être protégé contre les agressions sonores - mais un gamin de 17 ans est-il assez mature pour se dire qu'il est en train de gâcher sa vie -, mais aussi révolté contre l'indifférence ambiante, l'hypocrisie de certains organisateurs qui devraient être jugés pour demi-homicide (involontaire ou non).
Je termine en disant que mon message n'est pas pessimiste mais réaliste. Je me sens comme un mutilé de guerre, excepté le fait que je n'y ai pas participé. Je voudrais en écrivant ce message pouvoir faire réaliser aux gens que c'est une vie qui est en jeu, et pas seulement des oreilles ou une simple perte d'audition. C'est la vie amoureuse, la vie sociale, la vie professionnelle qui en pâtissent.
C'est un avertissement que je lance à tous ceux qui me lisent, ce n'est pas une confession, pour cela il y a les curés ou mieux les psys. SVP faites que mon message soit publié, c'est le seul réconfort que je peux encore espérer. La dure réalité est aussi le seul moyen de faire comprendre les choses aux gens qui pensent que ça n'arrive qu'aux autres.

Témoignage 3
Bonjour, Je souffre d'acouphènes, j'ai 35 ans, je suis un homme. J'en ai un à l'oreille droite depuis 1995.

Je vais vous raconter mon histoire juste dans l'espoir qu'une personne qui ne souffre pas de ce mal puisse prendre les précautions nécessaires et ne pas gâcher sa vie, dans l'espoir qu'un type important de la Sécu le lise et se dise "tiens on pourrait p'tet prendre en charge cette maladie", ou que quelqu'un d'influent puisse faire bouger les choses (et pour me soulager un peu aussi). Oui on peut le dire, les acouphènes pourrissent la vie. Ils sont là en permanence et ne vous laissent aucun moment de repos. C'est un mal qui profite de vos moindres faiblesses.
Comme je le disais, mon acouphène est apparu en février 1995. A l'époque je jouais de la guitare dans un groupe de rock. Après chaque répétition j'avais les oreilles qui sifflaient, mais le lendemain tout avait disparu. Je ne connaissais pas les effets dévastateurs du bruit sur l'oreille. Je pensais simplement qu'avec le temps on devenait sourd. Un soir de février nous avons essayé un nouveau batteur. Il était bon mais il tapait fort. Après la répétition avec ce nouveau batteur mes oreilles sifflaient (les 2). Jusque-là, rien d'alarmant.
Au réveil, le lendemain, mon oreille droite siffle toujours, " bah ça va passer, c'est vrai que hier nous avons joué fort " me disais-je. Sur ce, je passais ma journée normalement sans trop y prêter attention, demain ça ira mieux. Le lendemain ça n'allait pas mieux, mon oreille droite sifflait toujours, une légère inquiétude m'envahissait, alors j'ai pris un rendez-vous chez mon médecin généraliste. "C'est pas grand-chose, ça va passer" me dit-il. " Ouf ! Ça devenait vraiment agaçant ". Je prends donc son traitement pendant la durée indiquée. Aucune amélioration au bout de 10 jours. Je retourne le voir, il me donne un rendez-vous chez un ORL. Quelques jours plus tard ce dernier me reçoit. Il me fait plein de tests. Tout a l'air ok, il me demande quand est-ce que c'est apparu et dans quelles circonstances. Je le lui dis. Il me dit qu'on ne peut plus rien faire. Le verdict vient de tomber froidement, ça ne se guérit pas. Je vais donc devoir apprendre à vivre avec. J'avais le moral dans les chaussettes, j'étais désespéré et surtout je devais faire face à l'incompréhension de mon entourage. Ils découvraient avec moi l'existence de ce mal. Je n'arrivais pas à accepter cet état, à force d'en parler, on m'a donné une info, " il existe une clinique spécialisée à côté de Béziers prends rendez-vous avec eux, ils font des miracles, avec eux tu verras bien, si ils ne peuvent rien c'est que personne n'y pourra plus rien ". Chose dite, chose faite, j'ai pris un rendez-vous dans cette clinique. Il fallut attendre 8 mois pour voir un de ces fameux spécialistes de Béziers. Bien sûr, j'étais en dépression, je ne dormais plus, cela a même affecté mes études. Toutes les nuits j'étais pris de tremblements et de sueurs froides, je n'arrivais plus à trouver le sommeil.
Le grand jour arrive, avec angoisse je vais sur Béziers, Je passe entre les mains d'une assistante qui me fait entrer dans des pièces différentes pour des tests aussi différents que variés, résultat, tout est ok (pour eux). Le grand spécialiste me reçoit dans son bureau, il regarde les résultats des tests et me dit, " vous êtes musicien ? ". Je réponds que oui. Il enchaîne: ben vous voyez un disque de musique en vinyle (je ne voyais pas le rapport) ? " Oui docteur ! ", " Ben quand il est rayé, c'est comme ça, on ne peut pas le réparer, votre oreille c'est pareil. Vous devez apprendre à vivre avec. Ça fera 800 francs. " Je m'acquitte donc de cette somme honteusement élevée, et je rentre chez moi, seul avec mon désespoir, et cette réponse qui m'a fait l'effet d'une lame de guillotine glacée qui s'abats sur mon cou.
Depuis, j'ai enchaîné les périodes de dépression, de stress, d'angoisse, d'insomnie, avec tous les médicaments qui vont avec, je n'ai plus jamais eu le sommeil réparateur que j'avais avant. Et oui l'acouphène entraîne d'autres maladies (dépression, insomnie etc.). Il y a 1 mois environ, j'ai commencé à avoir des douleurs aux oreilles. Comme d'autres, ayant une maladie INCURABLE de l'oreille, dès que ça touche les oreilles on devient parano et on ne met pas 30 ans à aller consulter. C'est ce que j'ai fait. Non, je ne vois rien Monsieur, prenez un peu de Doliprane, ça va passer. Aujourd'hui j'ai toujours mal sauf que j'ai revu mon généraliste 2 fois et un ORL 1 fois. Ils n'observent rien d'anormal. Sauf que mon acouphène a amplifié depuis une dizaine de jours et que je l'entends maintenant jour et nuit. Je re-rentre dans cette phase de dépression et tout le tintouin.
J'ai actuellement un traitement lourd pour tenter d'améliorer les choses. Je n'y crois pas vraiment en ce traitement, c'est le même que celui que j'avais eu 13 ans plus tôt. Entre autre le fameux Vastarel, qui ne fait rien (sur moi en tout cas). J'espère vraiment trouver une amélioration car là ce n'est plus vivable...
Si je pouvais remonter le temps et éviter le soir de ce fameux traumatisme sonore je le ferais, ma vie a complètement été bouleversée depuis ce jour et elle ne sera plus jamais comme avant. Quand on est acouphènique, le silence n'existe plus, le repos non plus. Malgré cela je m'estime heureux car je ne suis pas devenu hyperacousique.